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Témoignage
d'une psychomotricienne

Bouches du Rhône 13

Mission Flash…Toujours suspendus!

Psychomotricienne
Bouches du Rhône 13

Série témoignage 56

Suite à la conférence de presse du 11 juillet. 

Je suis psychomotricienne dans un service de pédopsychiatrie au sein d’un hôpital psychiatrique des bouches du Rhône 13 (enfin j’étais) et je refuse de me « conformer » à l’obligation vaccinale demandée par la direction et par cette ignoble loi du 5 août 2021, éprouvant une grande défiance pour ces injections potentiellement nocives et délétères à tous points de vue. 

Lorsque je me suis positionnée très clairement sur mon choix et ma décision de ne pas me faire injecter, il a été demandé, le 14 septembre 2021 d’appeler par téléphone les parents de mes petits patients pour leur signifier mon départ avec la demande ne pas leur dire qu’elle est la raison de mon départ précipité et si je reviendrai au sein du service. Ceci avec un fort sentiment de culpabilité et de maltraitance envers mes petits patients de ne pas avoir la possibilité de leur donner une dernière prise en charge physique pour leur dire au revoir car il m’a été signifié que le 15 septembre l’accès à la structure me serait interdite. De ces enfants avec des blessures d’abandon, de rejet, d’exclusion, me voilà à mon tour leur faire vivre une nouvelle rupture dont je suis aussi victime.

Je suis donc suspendue le 15 septembre 2021, sans droit, sans salaire et devant même la moitié de mon salaire 498€ du mois de septembre qui m’a été versé. Je suis donc poursuivie par les huissiers mandatés par l’hôpital qui me réclame cette somme.

Je suis désemparée ayant beaucoup de mal à réaliser cette nouvelle réalité impossible à concevoir mais avec cette conviction profonde, inaliénable et alignée de ne pas me faire injecter malgré les conséquences dramatiques sur ma vie. Il s’agit maintenant de savoir comment survivre dans un monde privé de droits, car considérée comme paria, inconsciente, égoïste, et dangereuse pour la protection et la sécurité des collègues de travail, des familles et des enfants. 

Ce mot « suspendu » est tellement bien trouvé et reflète bien l’état dans lequel on se trouve. La violence est telle que l’on est suspendu à une corde qui entoure notre cou et devient le jouet des administrations à exécuter la sentence (la pendaison) ! C’est à leur bon vouloir.

Après 4 mois de suspension, sans chercher à l’avoir, je contracte le covid (vraisemblablement Omicron) soigné par des traitements adaptés et efficaces et accompagnée par COVISOIN (que je remercie encore d’exister), je me retrouve avec un certificat de rétablissement me permettant de reprendre mon activité professionnelle. 

Il m’a été bien difficile psychologiquement de demander à réintégrer mon poste au sein d’une équipe qui m’a rejetée pour un choix bien trop différent des leurs mais 6 mois de salaire au vu ma situation (notamment à la recherche d’un nouveau toit sur la tête), je ne pouvais que prendre sur moi et m’armer de patience face aux attaques qui m’attendaient.

C’est la cadre supérieure qui me contacte suite à ma demande de réintégrer mon poste et qui me menace et harcèle à nouveau en exigeant de leur garantir qu’à l’issue des 6 mois de certificat de rétablissement je me conforme à la vaccination, sinon, il est hors de question de retourner sur mon poste, d’autant qu’il a été remplacé par une contractuelle. « Tu es partie et il est hors de question de refaire vivre aux patients un nouvel abandon ». Je n’ai pas choisi de partir, j’étais suspendue, c’est différent mais l’équipe médicale exprimait clairement leur impossibilité à me voir revenir sans être vaccinée. Me voilà à nouveau rejetée, dénigrée, discriminée et violentée si injustement. 

Grâce à l’intervention d’un délégué syndical et de son déterminisme à faire lien avec la direction, je suis affectée sur un autre poste. Il a été éprouvant et violent aussi bien pour cette nouvelle équipe que moi-même de me voir parachutée dans leur service sans même en avoir été informée avant. 

S’en est suivi une série de violences quotidiennes par le harcèlement de la direction, notamment avec la nouvelle mesure du 15 février 2022 de raccourcir la durée de certificat de rétablissement de 6 à 4 mois et cela bien sûr en toute illégalité mais l’ARS ne fait pas d’état d’âme et raccourcit tous les certificats sans aucune distinction (le covid avant ou après le 15 février). 

La direction s’exécute et j’ai à nouveau la menace d’une suspension cette fois personnalisée et me stipulant que si je ne me conforme pas à l’injection, je me verrai suspendue.

En tant que stagiaire, il m’est privé d’être titulaire.

La direction de l’hôpital informera le conseil de l’ordre professionnel auquel j’appartiens, de ma non conformation, afin de me voir interdit de travailler ailleurs.

Et si j’ose me mettre en maladie et obtenir des indemnités, je dois également me soumettre à l’injection et de fournir les justificatifs d’un schéma vaccinal sinon je suis suspendue.

Suivie par un psychiatre bien avant d’être à nouveau menacée de suspension, ce dernier voyant mon état psychologique se détériorer me met en arrêt maladie en me disant que je n’ai pas d’autre choix. C’est à nouveau grâce à l’aide du même délégué syndical par son soutien, ses conseils et son aide précieuse avec les démarches dans les méandres de l’administration de la fonction publique et de cette direction maltraitante et bien déterminée à m’écraser, que j’obtiens non sans difficultés et mépris, des indemnités d’arrêt maladie depuis le mois de mai 2022. 

C’est une solution temporaire mais devenue nécessaire pour panser mes plaies bien profondes, pour penser ce traumatisme dont la violence est inouïe, pour imaginer un nouveau monde dans lequel vivre, pour faire partie de la construction de ce nouveau système de santé humaniste, bienveillant pour panser et penser autrement notre humanité.

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