Mission Flash…Toujours suspendus!
Suite à la conférence de presse du 11 juillet.
Je témoigne ici car je fais partie des soignants suspendus. Bien que non soignante mais agent administratif dans un hôpital public.
Suspendu, quel drôle de mot ! Suspendu à quoi, aux lèvres de ceux qui décident de notre vie!
Eh bien NON, j’ai décidé que personne ne déciderait pour moi. Que mon corps m’appartenait et que personne n’y toucherait sans mon consentement.
Le 8 septembre 2021, j’ai perdu ma maman décédée du covid malgré 2 injections censées éviter les formes graves !, la mort, c’est grave?
Le 15, j’étais suspendue. Je suis partie comme une voleuse, pestiférée (mais pas pour mes collègues qui me soutiennent) puis très vite qualifiée par le président français de non citoyenne. Les jours de congé de deuil ne m’ont pas été accordés et les arrêts maladies non payés.
Les gens tombent des nues, « ah bon tu n’as pas de salaire depuis ! »Pour eux, c’est une affaire classée, ils ne cherchent pas plus loin.
Ma vie a ressemblé à un véritable raz de marée, et je me suis rendu compte que je vivais 2 deuils, la perte de ma maman et de mon travail.
Après quelques courriers recommandés adressés à l’hôpital pour essayer une défense vaine, je me suis tournée vers un avocat. Mais le délai de recours était passé, même s’il y avait une infime possibilité d’attaque et j’avoue que je n’ai pas eu la force mentale de continuer, sans maman, sans travail, sans salaire. Mon mari et ma famille m’ont toujours soutenu et j’ai la chance de ne pas être dans une grande précarité comme certains peuvent l’être.
J’ai passé 5 mois 1/2 à m’occuper de mon papa resté seul. Le « positif « dans tout ça est que si je n’avais pas été suspendu, je n’aurais pas pu m’occuper de lui. (Mais sans covid, pas de deuil, pas de suspension….)
Mon papa se remet tranquillement alors j’ai décidé de reprendre ma vie tant bien que mal. Bravant les on-dit « des suspendus vous ne pouvez pas travailler ailleurs » j’ai travaillé 15 jours dans une usine et maintenant je vais signer un contrat de 18 mois dans un atelier de couture. Qu’est-ce que je risque ?
Que l’hôpital me licencie ! En ce qui me concerne, je ne démissionnerai pas pour le moment, ils n’attendent que ça ! Je devais passer titulaire en août prochain parce que je croyais en l’institution. Je n’y crois plus! Et s’ils nous réintègrent, ce sera sans moi. Et cette fois, je ne me laisserai pas faire. Ma force mentale est revenue. L’univers est de notre côté.
Malgré cette situation en suspens, j’ai décidé que ma vie ne le serait plus.
Merci à tous d’être là….pour nous