Témoignage d’une infirmière
Témoignage d’une infirmière Charente Maritime 17 Mission Flash…Toujours suspendus! Infirmièrere Charente Maritime 17 Les cagnottes Série témoignage 84 Suite à la conférence de presse du 11 juillet. Bonjour, je m’appelle Solène, j’ai 39 ans et je suis infirmière depuis 16 ans. Depuis plusieurs années, je ne me retrouve plus dans la façon dont on me demande d’exercer mon métier que j’ai pourtant exercé avec tout mon cœur et toute mon humanité. J’ai pour projet une reconversion dans la prévention, le bien-être par les plantes et la naturopathie. J’ai toujours répondu présente pour remplacer, faire sauter mes vacances pour les besoins du service durant la pandémie, revenir sur mes repos et week-end et ne pas laisser tomber les patients et les collègues. Atteinte d’une maladie auto-immune, je refuse l’obligation vaccinale pour continuer d’exercer, et ayant eu le covid en août 2021 j’ai pu exercer jusqu’en février .2022. La rupture conventionnelle, m’a été refusée sous prétexte de « ne pas vouloir laisser partir une IDE expérimentée et compétente ».Le groupe qui m’emploie (que je ne citerai pas) ne peut autoriser un tel départ en période de pandémie. Je cherche donc une autre possibilité afin de quitter dignement mon emploi et me reconvertir, mais toutes les portes nous sont fermées en tant que « soignants non vaccinés », même l’inaptitude ne peut être prononcée sous prétexte que je suis « soignante non vax ». Je conviens avec ma cadre de poser mes congés, RTT, récup accumulée soit environ 60 jours à partir de ma suspension. 1 semaine avant la date fatidique et déjà épuisée, mon directeur décide de me supprimer ces jours et souhaite me faire faire un abandon de poste ou une démission. Ne tenant plus je m’arrête sous la menace de me faire contrôler par la sécu alors que je ne tiens déjà plus debout depuis des semaines. Je reste en arrêt 4 semaines, mon médecin étant en désaccord sur ma démarche ne veut pas me prolonger, me met sous anxiolytiques et me conseille de démissionner pour me sentir mieux. Je suis donc suspendue à la fin de mon arrêt de travail, complètement épuisée, vidée et suivie par une psychologue de la médecine du travail spécialisée dans le burn-out. J’ai l’impression de ne plus savoir qui je suis, je me sens seule, incomprise, je suis en colère et je ressens beaucoup d’injustice. Je me mets à chercher du travail en parallèle mais il faut aussi faire le deuil de cette « vie d’avant », je culpabilise de faire vivre cela à ma famille qui s’inquiète, et chaque matin je m’inquiète de comment je vais vivre, je dois vite trouver un travail. Début avril, je reçois un coup de téléphone d’une policière pour m’auditionner dans le cadre d’une procédure d’exercice illégal à mon encontre, je reste abasourdie, je crois à une erreur. Elle m’explique que je suis accusée d’exercice illégal de ma profession car je ne suis pas inscrite à l’ordre infirmier, que c’est un délit passible de 33000 euros d’amende et de 2 ans d’emprisonnement…. Je suis auditionnée le lendemain matin, elle m’explique que n’étant pas vaccinée, ma direction a fait remonter mon nom à l’ordre » de trouver un moyen de ne pas me suspendre », l’ordre ne m’ayant pas retrouvé dans son listing d’inscrits me dénonce pour exercice illégal. J’explique que bon nombre de mes collègues ne sont pas inscrites non plus, mais selon leur enquête, je suis la seule en infraction avec l’ordre. Suite à l’audition, je suis fichée avec prise d’empreintes et photos face profil tel une criminelle, on me laisse partir comme ça me disant que mon dossier est transféré au parquet…… je m’effondre en larme sur le parvis de la police en sortant. Je contacte ma cadre, qui me confirme que bon nombre de mes collègues ne sont pas inscrites non plus, et me passe la direction afin que j’en sache plus. Le directeur m’explique que nul n’est censé ignorer la loi et raccroche en interdisant à toutes personnes de la clinique de me contacter. 4 mois se sont écoulés depuis ces faits, je n’ai aucune nouvelle de la procédure, j’ai démissionné pour tenter de tourner la page, en finir avec cette clinique qui m’a utilisée et jetée comme une malpropre. J’ai pu obtenir le paiement de mes congés, RTT et récups non prises pour subvenir à mes besoins. J’ai pu trouver du soutien auprès du SLS et de plusieurs IDE ayant vécu les mêmes évènements. On ne se connaît pas, on ne s’est jamais vu, mais nos échanges par téléphone m’ont été d’un grand soutien. J’ai également trouvé soutien auprès de Réinfo Covid et de ses membres. Je ne sais pas comment j’ai fait pour tenir ces derniers mois car chaque jour, chaque matin était un combat pour tenter de se relever et en même temps, je devais absolument chercher du travail. J’ai diminué au maximum mes dépenses, vendu quelques affaires (vêtements, objets..), ma famille m’a fait des courses, prêté de l’argent….. Puis il y a les démarches à Pôle emploi, à la CAF, partout nous sommes des cas spéciaux, aucune « case » n’est prévue pour nous, nous ne faisons partie d’aucune catégorie. Lorsque l’on discute avec des personnes on ne sait pas si on peut parler de notre situation, on ne sait pas comment on va être, si l’on va être dénigrée ou non. Dans la recherche d’emploi, comment explique-t-on notre arrivée ici pour ce boulot ?,dans la vie de tous les jours beaucoup de gens m’ont dit… « mais il n’y a plus d’obligation vaccinale tu peux retravailler !!!!!????? Aujourd’hui, j’ai retrouvé un peu d’espoir et la capacité de me battre encore un peu, mais je sens que tout reste fragile…. J’ai trouvé un petit boulot pour l’été de vendeuse, au bout de 4 mois j’aurai la possibilité de monter un dossier avec toutes mes démarches de recherches d’emploi pour faire une demande de chômage et je passerai en commission. J’espère pouvoir trouver une possibilité pour financer une école de naturopathie herboristerie et ensuite lancer une activité…. J’ai envie de vous dire qu’après