Témoignage d’un aide soignant
Témoignage d’un aide soignant Isère 38 Mission Flash…Toujours suspendus! Aide soignanteIsère 38 Les cagnottes Série témoignage 66 Suite à la conférence de presse du 11 juillet. Lorsque je suis entré à l’Hôpital, c’était une découverte pour moi. Je n’ai jamais été hospitalisé. J’avais cette vision candide et naïve que beaucoup m’ont montrée avoir. Les Hospitaliers sont courageux, ils sont bienveillants et ce sont des professionnels aguerris qui connaissent leur métier sur le bout des doigts. Car comme il est question de l’humain, il n’existe parmi ces professionnels que des personnes irréprochables qui prennent soin de l’autre. Plusieurs années ont passé et j’ai découvert que celles et ceux qui travaillaient sur le terrain étaient, certes des êtres humains, mais surtout que le problème ne venait pas d’eux mais de l’institution, la direction. Comment peut-on amener cet établissement d’utilité publique à devenir une usine à fabriquer des actes de soins ? Pourquoi ? Et comment nous qui travaillons et donnons du cœur pouvons-nous accepter de subir de telles contraintes ? Le monde change et avec lui la conscience de ce qu’est le soin. Hippocrate le définissait comme un accompagnement de la personne dans les épreuves qu’elle vivait, un soutien dans la souffrance qu’elle ressentait, une béquille pour retrouver la capacité de marcher. De nos jours ce n’est pas ce que l’on constate. Alors que s’est-il passé ? Comment accéder à cet état de personnel soignant lorsque toutes les règles et le cadre nous mènent à minimiser notre impact humain et effectuer nos actes dans la précipitation ? Des mouvements ont eu lieu avant l’épidémie Covid pour alerter que les Urgences ne pourraient pas permettre de gérer un tel afflux de personnes souffrantes. Des manifestations, des communiqués de presse, des interviews, des chansons, des événements festifs. Tout le monde en a entendu parler. Le gouvernement a répondu à cet appel en offrant une prime… Comment voulez-vous qu’une prime permette de gérer un afflux trop important ? Soyons sérieux ! D’ailleurs d’où vient cet afflux ? Pourquoi dans notre pays avons-nous autant de passage à l’hôpital ? Pourquoi la question ne se pose-t-elle pas au sein du gouvernement et sur les plateaux télévision ? Est-ce normal d’avoir une population aussi malade et souffrante dans un pays qui se dit aussi avancée, dans une époque qui se dit aussi moderne et intelligente ? Par la suite, ce mouvement contestataire s’est vu muselé, mis en sourdine, ignoré par le biais d’un confinement, d’une déclaration de guerre antivirus, d’un climat de peur et d’isolement social, qui se terminera par l’obligation de se faire injecter un produit inconnu et d’avoir des papiers en règle. Ilfallait faire aveuglément confiance et bien se tenir sous peine d’être mis de côté, montré du doigt,jugé, calomnier, rejeté. Bien évidemment le nombre d’entrées a diminué pendant les confinements. Cependant il a repris de plus belle dès la libération des domiciles et les règles associées à la lutte contre le virus ont rendu la tâche des professionnels de la santé plus ardue. Le comble c’est que des lits ont continué à être fermés et qu’un grand nombre d’employés de la santé et du social ont été suspendus aux portiques des établissements. Suspendus par une corde. On ne sait pas quoi faire d’eux. On les laisse là, suspendus devant les établissements. On ne peut pas les réintégrer mais on ne peut pas les virer non plus. Alors on attend et on les laisse en suspens… On ne peut pas leur dire de revenir car ils n’ont pas obéi. Ce sont des mauvais élèves. Nous n’allons quand même pas payer des gens qui travaillent bien et dont nous aurions besoin mais qui n’obéissent pas. Et pour couronner le tout ils font des appels d’offres en masse car il en manque beaucoup trop depuis que toute cette maltraitance a commencé. Je suis aide soignant suspendu 2 fois car le fait de tomber malade m’a donné le droit de retravailler. Je veux accomplir cette mission du “prendre soin”. J’en ai les capacités, la formation et surtout l’envie ! Je suis indigné par le fait que la santé physique et mentale de nos concitoyens soit maltraitée et que l’on ne prenne pas plus soin de nous. Que faut-il que je fasse pour avoir le droit d’accompagner mes concitoyens malades et souffrants? – Que je me fasse injecter un produit dont nous découvrons de plus en plus qu’il est dangereux pour la santé ? Que je risque ma propre santé pour celle des autres ? – Que je cherche à tomber malade pour avoir le droit de prendre soin de vous ? Est-on tombé sur la tête ? – Que j’obtienne un faux QRCODE et ce dans le bafouement le plus total de mes valeurs d’intégrité, d’honnêteté et de sincérité ? Que dois-je faire pour qu’enfin nous puissions avoir un système de santé viable qui mette les moyens au service de l’humain et non l’humain au service des moyens ? Cela fait 2 années pendant lesquelles des hommes, des femmes et des enfants développent des symptômes qui gâchent leur vie. D’autres meurent subitement, violemment, inexplicablement… 10 mois qu’on atteint un paroxysme de dégâts aussi bien médicaux que sociaux en laissant pourrir la situation et en perdant de plus en plus de personnes investies et concernées. Je suis suspendu entre avoir une vie normale et passer mes journées à me demander quel est notre avenir, avoir une vie sociale et passer mes journées à comprendre ce que je pourrais faire pour que l’on se réveille de ce cauchemar, avoir une vie aimable et passer mes journées dans l’incompréhension de notre mutisme. Je suis triste de constater que nous subissons la maltraitance, en colère de constater que nous sommes capables de l’accepter, ébahi par toutes ces personnes qui font bouger les choses. Inspiré par la vitesse à laquelle les gens se connectent. J’ai été mis à l’écart. Je suis au-dessus de la porte d’entrée de votre hôpital. Levez les yeux vous me verrez. Je vous souris car j’ai confiance que tout cela va bientôt changer. Je sais que vous ne me laisserez pas ici, inutile, invisible, à sécher au soleil. La décision ne revient pas au gouvernement car il travaille pour nous, ce sont nos impôts qui le