Témoignage d’une infirmière

Témoignage d’une infirmière Gard 30 Mission Flash…Toujours suspendus! Infirmière Gard 30 Les cagnottes Série témoignage 59 Suite à la conférence de presse du 11 juillet. Je me présente, Pauline, j’ai 39 ans, à jour de toutes mes vaccinations, non expérimentales, et je vis près d’Avignon. Je suis infirmière depuis 10 ans maintenant. Mon mari aussi est également infirmier. Nous sommes parents de 3 enfants de 10, 8 et 5 ans. Une maison avec un crédit sur le dos. Nous avons toujours exercé notre métier avec coeur et passion. Nous étions des gens sans histoires, comme la plupart des gens. Mais nous avons vu la première vague de covid arriver. Nous allions au travail avec le sentiment d’être protégés par notre formation de professionnels de la santé et nos connaissances des modes de transmissions. Nous avions malgré tout une boule au ventre car ce virus était inconnu. Nous avions la crainte de possiblement mettre nos enfants en danger voir jusqu’à l’irréparable… mais les applaudissements de 20h nous disaient la reconnaissance des gens qui saluaient notre courage. Nous avons été emplis de ce sentiment de FRATERNITÉ reliant les personnes à 20h. Seulement voilà, je travaille en dialyse au contact de patients polypathologiques et âgés de surcroît. Autant dire que nous avons été drastiques avec les mesures de sécurité. Après tout, si la télé disait vrai, nous aurions pu perdre au moins la moitié de nos patients. Au-delà du fait de ce demander si il nous resterait du travail après la crise, nous n’avons pas eu le nombre de morts prédit. Et on a des patients en sale sale état… Mais au début de la vaccination, un an après le début de cette «pandémie», interloquée par ce qui était en train de se passer j’ai sorti ma calculette. Donc sur un total de 100% de patients ultra fragiles j’arrivais à un taux de mortalité de 3%. Chaque vie perdue est une tragédie, je ne dis pas le contraire… ça vaut aussi pour les patients qui se sont vu refuser des soins car non vaccinés ou encore ceux qui ont été condamnés par le ralentissement drastique de la chaîne de soins… Donc participer à un essai clinique sur une technologie nouvelle sur laquelle nous n’avons, en majorité, que le recul des échecs…. Non!!! J’ai accepté le risque de mourir ou perdre un de mes enfants… ou tous….de cette maladie, pour continuer à aider mon prochain. Je refuse donc de prendre un risque inconnu et de jouer avec la vie et l’avenir de mes enfants, en mettant encore une fois ma santé en jeu. Je fais parti des gens qui survivent a plus de 99% et non pas de ceux qui, fragiles, âgés et polypathologiques, en décèdent à 3%. Je refuse de cautionner la coercition faite aux patients d’être vaccinés pour pouvoir être soigné. On est tous patient un jour ou l’autre. Donc en les défendant je défends tout le monde, moi y compris. Le propre d’un droit inaliénable c’est qu’il ne peut être aliéné. Mais ça ne compte plus, le 12 juillet 2021, mon corps ne m’appartient plus… Fini cette FRATERNITÉ aux fenêtres. Je suis devenue du consommable…. Je suis donc suspendue, mon mari aussi, sans droits. Et je reçois mes premières fiches de paie en négatif. Et oui, il faut bien payer la mutuelle professionnelle obligatoire généreusement maintenue. Pendant que les médias défendent l’idée de me priver d’accès aux soins, quitte à vendre ma maison pour bien me faire comprendre. Mais voilà, nous étions suspendus, pour être cette digue qui protègerait le reste de la population, ce grain de sable dans cette machinerie de l’inacceptable. Malheureusement nous n’étions pas dans Le Cid de Corneille (Acte IV, scène 3) « Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort. Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. Tant à nous voir marcher avec un tel visage. Les plus épouvantés reprenaient leur courage!». J’ai vu mes collègues céder au chantage d’une façon où d’une autre…. Pour finir la seule de mon équipe à être une pierre pour cette digue… Mes collègues nous ont soutenus quelques mois en nous donnant de la nourriture. Avec comme motivation la compassion de nous connaître et nous aimer ainsi que nos enfants et de trouver cela ahurissant. Mais aussi la gêne de ne pas avoir suivi. D’avoir en quelque sorte trahis cette Fraternité qui nous unissait. Nous avons été violemment séparées du jour au lendemain. Et ça a été violent de part et d’autre. Tout le monde en a été victime. Je leur suit profondément reconnaissante de ce geste même si ce n’était pas celui dont nous avions vraiment besoin. Les Antilles ont fait preuve de plus de courage et de solidarité… Mais à chacun ses ressources intérieures, pas de jugement, non…. juste de la colère et du désespoir. J’ai donc lancé des bouteilles à la mer et interrogé les institutions. Une personne, dont malheureusement je ne connais pas le nom, s’est battue pour nous et nous avons intégré le parcours RSA. Ce ne fût pas sans embûches… Nous avons eu le droit d’entendre des gens dans l’Institution: «Les suspendus n’ont pas de droits, vous avez fait le choix de la précarité volontaire.» Plus tard ce seront des membres de la famille qui nous diront: «Vous les non vaccinés vous avez du sang sur les mains! Ne venez pas chialer quand vos enfants crèveront du covid!» Mais nous avions, transitoirement, un peu écarté le danger de tout perdre. Mais nous avons mis le doigts dans un engrenage qui nous était inconnu. Oui la référence « infirmier » n’existe pas sur leur plateforme RSA parce qu’un infirmier n’est « jamais » au chômage… encore moins au RSA… Nous avons également rencontré dans les manifestations, des gens formidables, qui ont été un baume apaisant sur nos brûlures cuisantes. Des gens qui nous ont rattrapés pour ne pas qu’on tombe sur le sol sur lequel on nous précipitait. Des vrais soignants dans l’âme. Voilà bientôt 10 mois que nous sommes suspendus et rien ne change.